La deuxième vie de Francis

Mon cahier, posé sur mon lit, au moment de mon AVC àl'hôpital.
Le cahier où j’ai écrit ces lignes, dans mon box aux soins intensifs neurologiques d’Orsay

Prologue

Si vous arrivez sur mon blog, c’est peut parce que le sujet de l’AVC (accident vasculaire cérébral) vous touche personnellement.

Ceci est le récit des quatre derniers jours. Il retrace la fin d’une ère, dans les cris, la peur et la douleur.
Il relate aussi une naissance, celle d’un nouvel homme libre: moi.
Je suis né de nouveau le 14 juin 2019

Francis Verdet à l’USIN d’Orsay, le 17 juin 2019

Mon objectif, ici, est de partager ma deuxième vie, ou plus exactement les moyens, les étapes, le processus par lesquelles je tente de me reconstruire.

J’ai découvert qu’exprimer ce qui s’est passé lors de la crise de mes AVC, comment je l’ai vécu, aide parfois les proches de victimes à mieux comprendre ce qui est arrivé à ce proche.
Chaque accident vasculaire cérébral est unique, comme l’est chaque individu qui en est victime. Il n’est donc pas question de tirer des généralités systématique de mon expérience.

J’apprécie tous les retours qui me sont faits : je crée un lieu d’échange et vous avez les commentaires pour vous exprimer librement.

Alors je vais commencer ce récit par son début: la fin de ma première vie.

Ainsi je crée une série d’articles que vous pourrez retrouver avec la catégorie mon AVC. J’ai débuté la rédaction de ce récit trois jour après la crise alors que j’étais encore hospitalisé au sein de l’unité de soins intensifs neurologiques de l’hôpital d’Orsay.

Voici mon histoire.

Le reveil

Ce jeudi 13 juin 2019, 23h22, enfin je pousse la porte de notre appartement du 18 avenue Joliot Curie à Igny (91). J’en ai plein le dos et je suis fatigué.

Les deux journées du forum de management de projet de Lyon ont été intensifs. Les sujets ont souvent traités des neurosciences et de leur application au management. Je fais le lien avec ce que j’apprends dans la formation au marketing neurobrandé : de nouvelles connexions voient le jour.
Demain, je n’aurai pas beaucoup le temps d’avancer dessus car j’ai un rendez-vous dans une ETI – Entreprise de taille intermédiaire – de l’Essonne pour leur proposer de devenir leur « chef de projet ERP ». Je suis bien décidé à leur présenter ma nouvelle offre de coaching, incluant les séquences vidéos. Cela fait quelques semaines que je travaille dessus, et avec Ivan, mon pote acteur professionnel, nous avons passé tout ce lundi à « libérer mon potentiel face caméra ».

Pour le moment, je vais me coucher : à chaque jour suffit son mal.

Vendredi 14 – 07h10. Le reveil sonne et Sonia émerge plus vite que moi. « Biboun, ton café est prêt ». La voix de ma femme est souvent mon deuxième réveil, je l’avoue. Je sors un plus du sommeil.

J’ai la nuque raide, avec l’impression d’avoir passé toute la nuit en rentrant la tête dans les épaules, mes muscles sont contractés. Je referme les yeux tout en commandant la remontée du volet de la chambre.

Mozart, notre vieux matou, miaule de toutes ses forces. Il a toujours été bavard mais depuis qu’il est devenu sourd, c’est pénible chaque matin. Je me lève du lit, ouvre la porte tout en empêchant Bréga et Orson nos deux jeunes chats de rentrer faire leurs griffes. Comme dans tout foyer félin, la journée commence par servir ces maîtres.

– « Biboun ton pain au chocolat va refroidir ».
– « J’arrive mon coeur, j’arrive… »

J’accélère le pas vers le bureau en direction des gamelles des chats. Ils vont les avoir leur croquettes.

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