L’IRM confirme mes AVC


Ceci est le quinzième chapitre du récit de mon AVC. Pour commencer par le début de l’histoire, c’est ici.

salle d'IRM
Le halo bleu de la salle d’IRM est dans mon souvenir uniquement – en réalité tout est blanc.
A partir d’une photo de la Clinique de Montchoisi
(illustration, je n’ai pas séjourné dans cette clinique)

Je reste les yeux clos, je relâche les muscles de mon dos, je veux me détendre.
Soudain, j’entends de forts bruits de pas dans le couloir.
A peine le temps d’ouvrir les yeux que tout se précipite autour de moi.

Le moment de sortir de ma chrysalide

« Allez, vite ! par ici ».

L’équipe des pompiers a repris le contrôle du charriot sur lequel je suis posé et s’élance dans le couloir, je passe une porte, puis deux.
Le brancard s’arrête à côte d’une machine IRM.

Ma coquille se dégonfle et mes membres sont libérés, bye bye la chrysalide orange!
Mon bras et ma jambe du côté droit sont calmés mais ne répondent plus du tout.

« A trois on le soulève et on le met dans l’IRM.
Un… deux… trois…Go! ».

Cinq ou six personnes me soulèvent, et patatras! le drap de papier se déchire dun côté et je m’affale de travers sur le brancard de la machine.


Le médecin du SAMU s’adresse aux pompiers:  » ‘Tain, ils sont pas solides vos draps les gars! ».
– « Ouais, on sait. C’est de la merde, c’est du premier prix chinois ».

Mon baptême d’IRM du cerveau

Tandis qu’on me réinstalle a peu près sur le dos, une infirmière s’approche et prend mon bras gauche.
« Faut que je repose une voie, ne bougez pas monsieur ».
Je me laisse faire. Les pompiers et le médecin du SAMU s’éloignent.

– « Vous n’avez pas de pacemaker? Vous avez des allergies? »
Je réponds juste par « oui » ou « non », je n’ai plus la force de faire mieux.
– « OK, on va vous faire une IRM, on est juste à côté, ne bougez pas on revient tout de suite. »

Je suis de nouveau seul, la machine se en marche.

Ziiiiiii… tchak… tchak… tchak…

Je sens le liquide de la perfusion qui vient d’être posée sur mon poignée gauche se répandre le long de mon bras et sur ma cuisse: c’est glacial.
Je pense que c’est problématique et je veux le signaler. J’arrive tout juste à balbutier: « La perf. coule partout. »

-« C’est rien, c’est pas grave on en a assez pour voir ce qui nous intéresse. Surtout ne bougez pas, c’est bientôt fini. »

Ziiiiiii… tchak… tchak… tchak…

Le temps me semble suspendu, je ne bouge plus et je suis calme.
La porte s’ouvre rapidement et de nouveau le personnel de l’hôpital d’Orsay entre dans la pièce, suivis par les pompiers et le médecin du SAMU.

Un médecin s’approche de moi et me lâche le diagnostic.
« OK, monsieur, vous faîtes un AVC: c’est un caillot qui s’est divisé et il bloque deux vaisseaux dans votre cerveau.
Nous allons vous soigner par une thrombolyse. »

C’est la première fois que j’entends ce mot, « thrombolyse« , je n’ai aucune idée de ce que c’est.

Ils s’en vont tous, et je reste là

Le médecin du SAMU termine sa discussion avec du personnel soignant et revient une dernière fois vers moi.

-« Vous restez ici. Nous allons partir.
Maintenant vous êtes entre de bonnes mains, et tout va bien se passer pour vous. Ayez bon courage monsieur. »
« Merci, vous aussi ».

Ensuite, l’équipe de pompiers vient aussi me saluer.
Je peux juste leur répondre: « Merci ».

De nouveau on me soulève pour glisser un nouveau drap de papier sous mon corps engourdi, et me remettre sur un charriot.
En fait, c’est un lit d’hôpital.

Je ne le sais pas encore, mais je serai cloué dans ce lit, sans pouvoir me lever du tout pendant tous les jours qui suivent.


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